"Cibles privilégiées des politiques néolibérales, les institutions du travail (sécurité sociale, chômage, syndicats, …) apparaissent pourtant essentielles lorsqu'il s'agit d'éviter d'importantes crises économiques et sociales.
La crise sanitaire déclenchée par le covid a été révélatrice de la puissance de ces institutions, ébranlant de fait les certitudes libérales qui gouvernent l'économie depuis plusieurs décennies. Face à l'austérité imposée aux dépenses de santé, c'est un système hospitalier affaibli qui a fait preuve de l'efficacité de son engagement dans la prise en charge des malades, contraignant le pouvoir à prêter une oreille attentive aux revendications des travailleurs et travailleuses de la santé. Alors que le droit du travail est remis en cause au nom d'une disparition du salariat prophétisée depuis les années 1990, la structure de l'emploi stable s'est révélée essentielle pour gérer la crise économique. Les syndicats ont joué un rôle crucial en négociant des protocoles sanitaires.
Finalement face à la pandémie, ce sont bien les institutions du salariat qui ont évité que la crise sanitaire ne se double d'une grave crise économique et sociale. C'est ce que révèle cette enquête sur sept secteurs d'activité menée pendant la pandémie : elle démontre à quel point ces institutions du salariat – de la sécurité sociale au syndicalisme – se sont avérées indispensables pour protéger les travailleurs et permettre la continuité des activités économiques."

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