"Les accidents du travail et les maladies professionnelles sont-ils une fatalité imposée par l'industrialisation et le progrès technique ? Dans la mesure où elle s'emploie à les conjurer, la prévention des risques professionnels refuse la résignation. Elle procède d'un choix éthique, soucieux de préserver l'intégrité physique de l'homme au travail et de réconcilier le travail humain avec le progrès des techniques. Mais comment cette ligne de conduite a-t-elle pu s'imposer, quelles formes institutionnelles a-t-elle revêtues, quels moyens a-t-elle mobilisés ? Remontant aux sources législatives et réglementaires de l'hygiène et de la sécurité des travailleurs, les auteurs de ce livre retracent la lente construction du système français de prévention jusqu'à la Libération, analysent les conséquences du rattachement des risques professionnels à la Sécurité sociale en 1946 et se penchent sur la contribution de cette institution à l'effort de prévention dans le cadre du régime général des salariés. Ce livre rend compte également des métamorphoses conceptuelles d'une prévention qui s'est longtemps exercée dans l'ombre de la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. C'est en définitive tout un champ méconnu du social, soumis à des intérêts contradictoires et travaillé par les enjeux du passé et du présent, qui se dévoile."

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