"La puissance et le pouvoir sont des notions fondamentales pour l'étude de la négociation collective et, plus largement, des relations industrielles. Celles-ci ont pourtant fait l'objet d'un traitement insatisfaisant en raison de la quasi-absence de cumul théorique et empirique ainsi que de leur mise de côté par un grand nombre d'auteurs pluralistes tenant pour acquis l'équilibre entre les parties. Après plus de trois décennies de « transformation » des relations industrielles et compte tenu de la persistance des conflits d'intérêts entre employeurs et syndicats, il apparaît impératif de rompre avec cet état de fait afin d'être en mesure de mieux juger de la capacité des parties de convenir de conditions de travail raisonnables.S'appuyant sur une synthèse de travaux réalisés en relations industrielles sur la question et intégrant certains acquis fondamentaux de la recherche en sociologie politique, l'auteur propose les bases conceptuelles d'une étude interactionniste et critique de la puissance et du pouvoir en négociation collective. Les deux notions, correspondant à la capacité et à son actualisation, y sont envisagées du point de vue de leurs fondements, des ressources dont disposent les parties ainsi que de la capacité stratégique de ces dernières.Dans l'esprit de la triple finalité d'enseignement, de recherche et d'intervention du champ des relations industrielles, une telle conceptualisation devrait favoriser le développement d'un cumul de connaissances empiriques permettant une meilleure compréhension des stratégies patronales et syndicales de même que de l'équilibre au sein des régimes de rapports collectifs du travail."

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