By browsing this website, you acknowledge the use of a simple identification cookie. It is not used for anything other than keeping track of your session from page to page. OK
1

ENTRETIEN En 2021, la grande dispersion des demandeurs d'asile ? 29/01/2021

Bookmarks
Article

"En novembre 2020, la police délogeait sans ménagement, voire avec violence, y compris sur les militants d'ONG et les journalistes, les migrants venus camper sur la place de la République, à Paris. Ces scènes qui ont choqué l'opinion étaient le résultat du démantèlement raté d'un campement situé à Saint-Denis. En 2021, le gouvernement a décidé de disperser non plus a posteriori mais en amont les demandeurs d'asile, conformément au « schéma national d'accueil des demandeurs d'asile et d'intégration des réfugiés 2021-2023 », application de la loi asile et immigration adoptée en 2018.

Constatant que l'Ile-de-France concentre 46 % des demandes d'asile alors qu'elle n'abrite que 19 % des 107 274 places d'hébergement, chiffre qui a doublé depuis 2015, le schéma prévoit de diriger systématiquement les migrants vers d'autres régions, réputées en capacité de placer ces personnes à l'abri. Ceux-ci devront y stationner « le temps de l'examen de sa demande d'asile » et ceux qui s'y refuseraient seront privés du pécule que leur verse l'Etat (204 euros pour ceux qui sont hébergés, 426 pour les autres). En conséquence, les 4 500 nouvelles places créées cette année seront donc toutes situées hors de la région parisienne. Ainsi Auvergne-Rhône Alpes devrait donc voir augmenter de 9 % à 13 % sa part dans l'hébergement des demandeurs d'asile. Bourgogne et Bretagne verront leur effort doubler…

L'extrême droite a rapidement pris pour cible le « plan Schiappa », du nom de la ministre déléguée à la Citoyenneté en charge de ce dossier, prédisant un flux mensuel de 2 500 « clandestins » quittant la capitale pour submerger les régions, dans le but de « cacher l'ampleur des flux migratoires ».

L'application du nouveau dispositif bénéficiera peut-être de la pandémie de Covid qui a réduit les flux migratoires l'an dernier. Les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur font en effet état d'une baisse de 20,5 %, quasi historique, de la demande de titres de séjour. La pression sur le système serait donc réduite de près d'un cinquième, ce qui n'empêche pas le ministère de l'Intérieur d'interdire le passage d'une quinzaine de cols pyrénéens pour faire face à un hypothétique afflux.

La dispersion permettra-t-elle de mieux intégrer les migrants, demandeurs d'asile ou non, et à quelles conditions, d'éviter la répétition d'incidents ? Alternatives Economiques a interrogé Didier Leschi et Delphine Rouilleault, deux spécialistes de l'accueil des migrants."

Digital



Bookmarks