Les politiques de formation professionnelle dans les services à domicile. Influence de la structure de marché et du dialogue social en France et en Belgique
Relations industrielles - Industrial Relations
2015
70
3
Summer
532-557
vocational training ; sectoral social dialogue ; home care
Education and training
https://www.erudit.org/fr/revues/ri/#back-issues
http://dx.doi.org/10.7202/1033409ar
French
Bibliogr.
"Cet article étudie les politiques de formation professionnelle négociées par les partenaires sociaux des secteurs belge et français des services à domicile. Une attention particulière est accordée aux parcours professionnels offerts aux aides-ménagères à domicile. Ces parcours sont quasi-inexistants en Belgique, mais beaucoup mieux construits en France. Notre analyse comparative qualitative montre que deux principaux facteurs expliquent cette différence d'approche de la formation continue. Le premier est le type d'activités subsidiées par l'État dans le cadre des politiques d'emploi centrées sur le développement des services à domicile. La France se distingue de la Belgique par l'inclusion de l'aide à domicile et de la garde d'enfant. Dans la mesure où les prestataires « titres-services d'aide-ménagère » ne proposent pas ces deux types de services à domicile, ils n'ont pas intérêt à promouvoir des formations sectorielles qualifiantes. En France, les employeurs des services à la personne ont soutenu la mise en oeuvre de dispositifs sectoriels certifiant ou diplômant vers l'aide à domicile et la garde d'enfant, deux évolutions possibles pour les aides-ménagères. Le second facteur est la structure du dialogue social sectoriel. En Belgique, la concentration des aides-ménagères titres-services dans une seule commission paritaire spécifique rend plus difficile la construction de parcours professionnels par les partenaires sociaux sectoriels. En France, la concurrence économique et politique entre les trois branches des associations, entreprises et particuliers-employeurs stimulent, au contraire, la volonté des partenaires sociaux, employeurs en tête, de développer des politiques sectorielles cohérentes. L'effet pervers de cette concurrence est, toutefois, la réticence à organiser des mobilités interbranches."
Paper
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