"Dans la première partie de ce rapport, après avoir rappelé les outils réglementaires qui devraient permettre la constitution d'une mémoire institutionnelle des expositions professionnelles aux cancérogènes, nous présentons les apports et limites des deux dispositifs d'enquête concernant l'identification des expositions aux cancérogènes et le déroulement méthodologique de la post-enquête SUMER. Au terme de cette première partie, se dégage une première analyse des situations d'exposition dans le contexte de la division sociale du travail et des risques. S'appuyant ensuite sur la typologie des parcours professionnels élaborée par le GISCOP, la deuxième partie porte sur l'analyse comparée des parcours professionnels et histoires d'exposition des salariés SUMER et des patients GISCOP. Enfin, sachant l'importance déterminante des outils d'expertise pour l'identification des expositions dans les perspectives respectives de chacune des deux enquêtes, la troisième partie présente un regard comparé sur l'identification et la qualification de l'exposition professionnelle aux cancérogènes des salariés SUMER interrogés dans le cadre de la post-enquête, selon les deux types d'expertise, celle des médecins du travail dans SUMER et celle de l'enquête du GISCOP93.
L'étude montre que les histoires d'exposition des enquêtés SUMER exposés aux cancérogènes sont très semblables à celles des malades du cancer, caractérisées par une poly-exposition importante et de longue durée. Les logiques structurelles de division sociale du travail et des risques entraînent une concentration des situations d'exposition dans le secteur de la construction et dans les fonctions, habituellement sous-traitées, de la maintenance, du nettoyage et de la gestion des déchets. Il s'agit de situations d'exposition où les risques persistent, où la précarisation du travail s'accompagne d'une absence d'information et de protection des salariés face à ces risques."

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