Moldavie 2004. Valse-hésitation entre communisme et social-démocratie.
2005
1047
January - February
76-89
chronology ; economic development ; economic indicator ; political development
Economic development
https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est.htm
French
Bibliogr.
"Le pouvoir communiste, en place depuis quatre ans, bénéficie encore d'une certaine popularité, même si la Moldavie reste l'un des pays les plus pauvres et les plus corrompus d'Europe. Par ailleurs, contraint de se plier aux exigences des financiers internationaux, il n'est pas en mesure de remplir ses promesses sociales. Aussi se livre-t-il, à l'approche des élections législatives de février 2005, à des manouvres qui visent à préserver une majorité au Parlement, menacée par la création à gauche d'un nouveau parti «pro-russe». L'opposition moldave, quant à elle, n'a pas réussi à former une large coalition électorale, sur fond de mainmise évidente du parti au pouvoir sur les rouages de l'Etat et les médias, ce que ne manquent pas de critiquer les observateurs de l'OSCE. Comme l'année précédente, les relations extérieures ont été dominées par le problème du statut de la Transnistrie, république auto-proclamée à la frontière avec l'Ukraine, où restent stationnées des troupes russes. Le conflit est gelé et les négociations en panne, malgré son internationalisation. Depuis le rejet, fin 2003, d'un plan russe de règlement, les relations moldavo-russes se sont refroidies et le président Voronine, par ailleurs très critique à l'encontre de la CEI, en a profité pour amorcer un rapprochement avec l'UE, dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage. L'économie moldave, en croissance positive pour la cinquième année consécutive, ne parvient toutefois pas à éradiquer la précarité, avec 40 % de Moldaves vivant en dessous du seuil de pauvreté. Un tiers de la population active (soit 700 000 personnes) travaille à l'étranger, mais les devises transférées (1 milliard de dollars en 2004) vont à la consommation et sont peu investies dans l'économie. Les couches moyennes et supérieures auxquelles appartiennent ces migrants en seraient les principales bénéficiaires. Fin 2004, un plan «de croissance pour les pauvres» a été adopté, mais sa réussite dépendra de la reprise de l'aide internationale, qui se fait attendre. Les privatisations prévues ont du être annulées en grande partie. Cela n'a pas empêché les autorités d'adopter un «budget pré-électoral», dont l'éducation et la santé devaient être les principaux bénéficiaires."
Paper
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