"C'est un miracle. Mais il est suspect. Depuis notre canapé, nous commandons d'un simple clic un repas mitonné dans un restaurant exotique, un nouveau vêtement pour les bambins, un best-seller littéraire, une belle plante en pot ou le dernier modèle de téléphone portable. Et tout ça débarque dans notre salon à la vitesse de la lumière ou presque. Et gratuitement en plus !

Derrière sa façade branchée, l'économie de la livraison, qui depuis les confinements a envahi nos existences, cache des coulisses moins reluisantes. Si les colis nous parviennent à domicile, c'est parce qu'une noria d'avions et de camions, souvent au service d'un géant du Net, a d'abord permis de les entreposer tout près de chez nous, et que les fourgonnettes qui nous les livrent individuellement à toute allure roulent à moitié vides. Tant pis pour la planète ? Si les repas nous arrivent encore bien chauds, c'est parce que les livreurs qui slaloment dans nos rues sont rémunérés au lance-pierre, sous couvert du statut d'auto-entrepreneur. Tant pis pour eux ?

Pensons-y avant le prochain clic. Il n'est pas si difficile de ­s'extraire de son canapé de temps à autre pour aller faire les courses. "

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