Le rôle des institutions et des normes sociales dans la détermination des politiques économiques
2007
102
Summer
109-124
economic policy ; macroeconomics
Economics
https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce.htm
French
Bibliogr.
"Un certain nombre d'hypothèses — structurelles, institutionnelles, macroéconomiques — ont été avancées pour expliquer les différences de performance économique entre l'Europe et les États-Unis dans le dernier quart de siècle. Cet article fait retour sur le sujet, en l'abordant sous un angle différent, comme on contourne un problème pour tenter ensuite de mieux l'affronter. Ce ne sont pas les performances qu'il s'agit de comparer, mais l'action de gouvernements confrontés à des problèmes similaires. Comment comprendre, en effet, la différence systématique de stratégies macroéconomiques de part et d'autre de l'Atlantique ? Pourquoi les politiques macroéconomiques ont-elles été, depuis au moins deux décennies, si actives aux États-Unis et si passives en Europe ? Pourquoi les gouvernements européens acceptent-ils depuis si longtemps, avec une apparente résignation, un niveau de chômage aussi élevé et une croissance aussi 'molle' ?Après avoir passé en revue les différentes réponses théoriques que j'ai moi-même avec d'autres auteurs tenté d'apporter à ces questions et évoqué les travaux qui les contredisaient, l'article tente de tester une nouvelle hypothèse : supposons, en effet, que les normes sociales aient changé 'la révolution conservatrice', et que les nouvelles normes exigent un degré plus élevé d'inégalité dans la société ; alors les politiques macroéconomiques doivent être actives là où ce degré plus élevé d'inégalité a été atteint et passives là où il ne l'est pas encore, de manière à l'atteindre.L'article est structuré en quatre parties. La première démontre dans le cadre d'un modèle d'équilibre général qu'un plus grand consentement social aux inégalités conduit généralement au chômage et à une pression forte sur les systèmes de protection sociale là où ils existent. La seconde montre en quelle mesure ce changement affecte à son tour les politiques macroéconomiques, en les incitant à être structurellement restrictives. La troisième évoque l'hypothèse alternative des rigidités, et la possibilité d'une justification autonome des réformes structurelles. Enfin la quatrième partie montre, à partir d'un modèle d'Akerlof révisé pour la circonstance, comment au sein 'du club européen ', des considérations de réputation incitent à des comportements dits 'vertueux', c'est-à-dire restrictifs."
Digital
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