"Dans le cadre du dossier spécial de ce numéro consacré aux conséquences géopolitiques du changement climatique, Futuribles publie ici un article sur les migrations liées aux phénomènes climatiques. L'auteur, s'appuyant sur les principales recherches internationales effectuées sur ce sujet, montre ainsi dans quelle mesure le changement climatique pourrait engendrer des mouvements de population.Rappelant qu'il s'agit là d'un thème assez peu étudié, Étienne Piguet précise tout d'abord le concept et rappelle l'importance de la terminologie en cette matière : on parlera ainsi plutôt de « mouvements induits par l'environnement » plutôt que de « réfugiés de l'environnement » - notamment pour éviter de contrarier le régime de droit des réfugiés tel qu'il est aujourd'hui défini au niveau des Nations unies. Il montre ensuite quelles pourraient être les conséquences migratoires du réchauffement au travers de trois grands types d'événements climatiques : les tempêtes et inondations, les sécheresses et pénuries d'eau, et enfin l'élévation du niveau de la mer. Comme il le souligne, ce dernier phénomène est vraisemblablement le seul à induire des migrations définitives (dans les autres cas, les migrants finissent généralement par regagner leur région d'origine), mais il est susceptible de concerner au minimum 146 millions de personnes, voire quatre fois plus selon l'horizon temporel retenu.Comme le rappelle l'auteur en conclusion, les pays industrialisés étant pour l'heure les principaux responsables des émissions de dioxyde de carbone à l'origine du changement climatique, il leur sera difficile de s'exonérer de la prise en charge de ces éventuels réfugiés climatiques. Dès lors, il importe de prendre la mesure du problème et de se donner les moyens d'y répondre, en particulier en termes de prévention (lutte contre le réchauffement, investissement dans des infrastructures adaptées : digues de protection, etc.). "

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