"Les femmes sont l'objet de recherches de plus en plus nombreuses : impulsées dans les années 1970 par les études féministes, ces recherches sur les femmes se sont multipliées et connaissent maintenant une certaine notoriété. Elles concernent un grand nombre de disciplines scientifiques : l'histoire, la sociologie, la psychologie, l'anthropologie, la science politique, le droit, la psychanalyse... Un premier bilan est aujourd'hui possible. L'auteur propose ici une analyse critique de l'espace des recherches - et non de faire la somme des connaissances acquises-, notamment sur les trois domaines les plus amplement explorés : la famille et le travail, le corps et la sexualité, la politique et le pouvoir. La problématique qui a servi de fil conducteur à l'analyse de tous ces travaux est celle de l'égalité, de la différence et de la domination. Il s'agit d'une double interrogation sur la genèse et la nature des différences entre les sexes (différences de nature ou de construction socio-historique) et sur le statut des inégalités (explicables rationnellement par des facteurs objectifs ou par l'histoire d'une part, ou fondées sur la domination et l'oppression d'un sexe par l'autre, d'autre part). Cette problématique oppose certaines disciplines - dominées par l'une ou l'autre des positions - entre elles mais dans la polarisation se reproduit aussi en leur sein. Ces débats sur la manière de concevoir les inégalités, la domination et la structuration des rapports sociaux peuvent servir de modèle à l'analyse d'autres formes d'inégalités sociales et intéresser l'ensemble des sciences humanes, ainsi que tous ceux qui sont concernés par la lutte des femmes."

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