Documents Guignon, Nicole 7 results

"Entre 1994 et 2003, l'exposition des salariés à la plupart des risques et pénibilités du travail a eu tendance à s'accroître. Cette tendance recouvre toutefois des évolutions divergentes, certaines expositions augmentant, d'autres diminuant parfois de manière sensible. Ainsi, les longues journées de travail sont devenues plus rares et le travail répétitif est moins répandu. Mais les contraintes organisationnelles se sont globalement accrues, les pénibilités physiques également. L'exposition à des agents biologiques est restée stable, mais l'exposition aux produits chimiques a progressé. Dans l'ensemble, les risques et pénibilités ont davantage augmenté pour les ouvriers et les employés, ainsi que dans l'agriculture et la construction."(Résumé des auteurs)

"Pour la 2e fois, une enquête en parallèle de l'enquête SUMER 2003 et menée suivant les principes de l'analyse de questionnaires professionnels par un hygiéniste industriel a permis de comparer les résultats de l'évaluation de l'exposition chimique obtenus par les 2 méthodes. Pour ce faire, des salariés ont accepté de participer en 2e intention à cette enquête parallèle en répondant à un questionnaire professionnel, portant sur la même semaine de travail que celle décrite pour l'enquête SUMER 2003. Leurs descriptifs professionnels ont été analysés par un hygiéniste industriel, en aveugle de ce qui avait été fait par le médecin du travail, et les résultats des 2 méthodes ont été comparés. Une nette amélioration de la cohérence des estimations, comparée aux résultats de la même expérience en 1994, a été mise en évidence, due principalement à la qualité des consignes données pour l'évaluation des agents chimiques dans SUMER 2003. Cependant, il persiste pour certains composés, notamment les mélanges, une dispersion dans les évaluations qui peut entraîner quelques distorsions dans la cartographie de ces expositions."

"Le renouvellement de l'enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) en 2009 est nécessaire pour actualiser les connaissances acquises en 2003, étendre le champ de l'enquête aux agents des fonctions publiques d'État et territoriale, suivre l'évolution des expositions aux risques professionnels et répondre aux demandes d'indicateurs pour le suivi des plans gouvernementaux en matière de santé publique et de santé au travail.Le déroulement de l'enquête sera similaire à celui des deux enquêtes précédentes. Il repose sur la participation active des médecins du travail."

"Les femmes sont davantage exposées que les hommes au "job strain", une situation à risque pour la santé, où les marges de manoeuvre individuelles ne permettent pas aux salariés de faire face aux exigences qu'ils ressentent dans leur travail. Les employés et les ouvriers sont eux aussi plus touchés par le "job strain" que les professions plus qualifiées. Les ouvriers et employés disposent des marges de manoeuvre les plus réduites et les cadres subissent les demandes les plus fortes. "Job strain" n'est toutefois pas synonyme de "stress" au sens usuel du terme : les salariés soumis à une forte demande dans leur travail mais disposant de marges importantes pour y faire face, sont aussi nombreux à trouver leur travail très stressant. Les salariés exposés au "job strain" sont toutefois plus nombreux que les autres à se déclarer en mauvaise santé. Ces résultats sont obtenus grâce au questionnaire de Karasek, l'un des outils les plus utilisés pour évaluer les risques psychosociaux au travail."